Logistique en santé : comment être plus efficace ?

Logistique en santé : comment être plus efficace ?

Les soignants ont pour mission principale de s’occuper de leurs patients. Or, leur quotidien est bien souvent pollué par des tâches logistiques annexes qui dépassent le cadre de leur fonction bien que nécessaires au bon fonctionnement de l’établissement de soins. On pense notamment à la gestion des tenues des patients ou des équipements soignants, du linge de lit, des repas, des stocks de matériel non stérile, du transport des patients, de la fréquentation de l’imagerie… C’est ce qu’on appelle la logistique embryonnaire. 

Le digital peut leur faire gagner du temps et devenir un véritable allié au quotidien. Et l’intelligence artificielle encore plus. Comment ? C’est ce que nous aborderons dans ce nouvel article. 

Gérer le flux des patients : pour davantage de fluidité

Les services d’imagerie médicale sont souvent surchargés dans les établissements de soins. Les raisons sont nombreuses : les urgences passent en priorité, les pannes d’équipements bloquent les services, les diagnostics prennent du temps, les images qui ne sont pas exploitables, les patients qui ne peuvent pas passer l’examen et qui doivent donc être planifiés de nouveau… 

Pour gagner du temps et réguler le flux des patients, l’IA apporte des solutions. Comment ? En analysant les images et en attirant l’attention du praticien sur les anomalies, ou encore en analysant les examens complémentaires et en faisant le rapprochement des différentes données pour faciliter le choix du traitement (tableau de bord, alertes…). 

Cela permet de réduire la durée des examens et d’améliorer le flux de patient tout en laissant au médecin la décision finale. L’IA permet également de gérer les équipements (scanners, IRM…) afin d’anticiper les pannes et de gérer les arrêts. 

Pour les manipulateurs radio, l’intelligence artificielle, grâce à l’utilisation de capteurs directement dans la machine, donne des indications sur la bonne dose de produit ainsi que le bon positionnement du patient, ce qui permet d’avoir des images exploitables dès la première prise. Un gain de temps considérable. 

Blanchisserie et lingerie : pour plus d’efficacité à moindre coût

La gestion de la lingerie est essentielle au bon fonctionnement d’un établissement de soin. Elle représente 2 % du budget d’un hôpital et 4 % d’un EHPAD1. Sa modernisation est un vrai sujet pour que le personnel soignant puisse se concentrer sur son coeur de métier : la santé des patients. En cas de dysfonctionnement des processus lingerie, les patients ou soignants peuvent se trouver à court de tenue ou de linge, ce qui n’est pas acceptable pour l’hygiène et qui amène les professionnels à se détourner de leurs missions. 

Blanchisserie et lingerie : pour plus d’efficacité à moindre coût

L’intelligence artificielle permet de répartir la collecte du linge plat utilisé, de planifier le nettoyage et la distribution des tenues, des draps et linges de façon à optimiser le transport, le stockage et la mise en place dans les établissements de soins. Comment ? En compilant et analysant les données suivantes : nombre de patients, durée de séjour, planning des soignants, anticipation de pics d’hospitalisation… L’automatisation d’alertes prend en compte tous les critères. L’application facilite la vie des équipes en leur recommandant une organisation optimale, laissée à leur interprétation. 

Restauration : vers moins de gaspillage

L’office fédéral de l’environnement (en Suisse) estime que chaque menu, dans les hôpitaux, génère 124 grammes de déchets alimentaires. Les raisons sont multiples : des portions trop importantes, les allergies et intolérances alimentaires², les goûts qui ne conviennent pas… Cependant, adapter les menus aux patients est chronophage, complexe et coûteux. 

Là encore, l’intelligence artificielle, grâce à l’analyse de nombreuses données de granularité différente, peut prédire des menus qui répondent à plusieurs régimes alimentaires, calculer les portions idéales selon les pathologies, adapter les stocks et l’activité de restauration en fonction de la fréquentation… Une véritable aide pour la confection des menus permettant ainsi de réduire le gaspillage et les coûts associés. Au-delà de la confection des menus, l’IA peut être votre meilleur allié pour gérer les flux de transport depuis le camion isotherme aux offices de plateaux. Grâce aux chariots isothermes connectés, la distribution et la gestion des plateaux sales sont simplifiés. 

Équipements médicaux : pour une meilleure gestion des stocks

Il est nécessaire de s’assurer de la disponibilité des équipements et des dispositifs médicaux pour pouvoir s’occuper des patients. À la différence d’une industrie “classique”, les hôpitaux fonctionnent 24/24h, l’approvisionnement doit pouvoir être immédiat. La pandémie de la Covid-19 l’a encore montré (pénurie de masques, blouses, appareils de réanimation…). Cependant, il n’est pas toujours facile de trouver le juste milieu entre gestion stricte, stocks fantôme (disséminés dans les différents services) et surstockage. 

Équipements médicaux : pour une meilleure gestion des stocks

L’intelligence artificielle a un rôle à jouer. En effet, les entrepôts logistiques sont souvent équipés de logiciels dédiés (appelés WMS) qui gèrent les flux de produits, les quantités en stocks, leur conditionnement, les approvisionnements… En les combinant à une plateforme d’IA et au SIH de l’établissement de soins, leurs données sont collectées, stockées et analysées, permettant ainsi de prédire les besoins, automatiser certains approvisionnements et anticiper les pics d’activité pour disposer des équipements nécessaires à un instant donné. 

Situations exceptionnelles : anticiper les tensions hospitalières pour mieux assurer les soins

Certaines évolutions de la crise sanitaire de la Covid-19 auraient-elles pu être mieux anticipées ? L’intelligence artificielle, grâce à sa capacité à scanner un volume important de données et à identifier des signaux faibles, peut prédire des situations exceptionnelles. Pour cela, il est nécessaire de développer un algorithme capable de prendre en considération différents types de données : l’évolution des maladies infectieuses, les flux dans les établissements de soins, l’analyse des symptômes… 

De telles applications sont bénéfiques pour les établissements de soins qui peuvent adapter leur capacité d’accueil des patients, les plannings chirurgicaux, les stocks de matériel… De plus, ces systèmes sont auto-apprenants, donc évoluent, s’affinent et laissent aux professionnels le soin de prendre les décisions adaptées. 

Le digital et l’automatisation sont de nouveaux leviers de performance logistique dans les établissements de soins. Optimiser les flux, automatiser des tâches chronophages, anticiper les pics d’activité diminue la charge mentale des soignants. Ils restent ainsi concentrés sur leur coeur de métier : la prise en charge du patient. 

Collaboration médecine de ville et hôpitaux : pour un meilleur partage des enjeux de santé

Pour désengorger les hôpitaux et améliorer l’accès au soin, il est indispensable de créer des établissements de soins de proximité. Le Haut conseil de l’assurance maladie propose de créer des établissements centrés sur les maux de tous les jours. Cela permettra de diminuer les flux de patients aux urgences tout en donnant la possibilité aux patients de pouvoir consulter un professionnel de santé. 

Pour que cela soit fonctionnel et efficace, il est indispensable de pouvoir fluidifier les échanges entre tous les acteurs de la santé : médecine de ville, spécialistes, hôpitaux, mutuelles, assurance maladie… Cela leur permet de mieux travailler ensemble, d’aiguiller les patients vers les bons soins, de réduire le flux patient dans les hôpitaux, de suivre les patients à leur retour au domicile… Cela réduit la charge mentale des soignants tout en améliorant le parcours de soins des patients. 

Le digital et l’automatisation sont de nouveaux leviers de performance logistique dans les établissements de soins. Optimiser les flux, automatiser des tâches chronophages, anticiper les pics d’activité diminue la charge mentale des soignants. Ils restent ainsi concentrés sur leur coeur de métier : la prise en charge du patient. 

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