Systèmes d’information hospitaliers : trouver l’équilibre entre stabilité, intégration et innovation

Les établissements de soins génèrent et hébergent de nombreuses données qu’ils ont parfois besoin de partager avec d’autres acteurs du secteur, avec des partenaires (sécurité sociale) ou simplement avec les patients. Les systèmes d’information hospitaliers (SIH) doivent donc permettre le partage, la gestion et l’hébergement sécurisé des informations, souvent sensibles. 

C’est pourquoi les établissements de soins, à l’instar de n’importe quelle entreprise, considèrent de plus en plus de nouvelles solutions digitales. Or, les systèmes d’information en place n’ont pas toujours la capacité de s’interconnecter avec applications, en raison de décalages technologiques ou pour préserver leur cybersécurité. Rappelons qu’en 2020, par exemple, 27 hôpitaux ont été la cible de pirates informatiques*. 

Systèmes d’information hospitaliers

Les hôpitaux de plus en plus ciblés par les attaques informatiques

  • Depuis le début de l’année 2021, un hôpital français est la cible chaque semaine d’une cyber-attaque, selon le secrétaire d’État chargé de la Transition numérique Cédric O 
  • Les données médicales se vendent 250 euros l’unité 
  • Les PC des hôpitaux ont entre 5 et 10 ans 
  • Les affaires de cybercriminalité devant la justice ont augmenté de 540 % depuis 2019

Source : France Inter – Piratages informatiques : la santé de plus en plus visée 

SIH : des équipements et processus IT contraints

Les systèmes d’information dans le secteur de la santé en France souffrent du retard pris par les administrations et les établissements publics dans leur digitalisation. Cependant, de nouvelles réformes sont engagées dans l’optique de moderniser les SIH. 

Les objectifs d’un SIH performant sont de collecter, évaluer et traiter des données pour améliorer la prise en charge et le rétablissement des patients. Les SIH sont complexes et fonctionnels. Cela impose des contraintes en termes d’interconnexion avec de nouvelles applications, de capacité d’exploitation de volumes exponentiels de données et de restitution.

La performance IT des établissements de soins est donc une recherche constante d’équilibre entre les possibilités du parc applicatif existant d’une part et le besoin d’innovations digitales : interopérabilité entre les différents acteurs de la santé et les éditeurs, exploitation de la richesse des données, la maîtrise des risques de la cybersécurité… Le tout étant guidé par le niveau des budgets dédiés à la digitalisation et les compétences disponibles… 

Cela se traduit par différents constats :

  • Les utilisateurs se retrouvent face à des logiciels décalés en termes d’usage par rapport aux applications qu’ils utilisent au quotidien dans leur vie personnelle. La migration de l’ensemble d’un parc est un chantier de grande ampleur freinant souvent les déploiements de solutions plus récentes. 
  • Les processus relatifs aux dispositifs médicaux pourraient être davantage automatisés comme le sont les processus logistiques et du médicament. 
  • Les risques de pertes de données ou de blocage d’activité par ransomware : les cyberattaques dans le secteur augmentent, ce qui tempère la motivation des établissements de soins quant à leur digitalisation et l’adoption de nouvelles solutions logicielles. 
SIH : des équipements et processus IT contraints

Cependant, le tableau n’est pas si statique. Les autorités de santé ont conscience de cet état de fait. L’investissement dans la digitalisation du secteur est en marche depuis plusieurs années : 

  • Les priorités sont l’informatisation du dossier patient, la rationalisation des infrastructures techniques et la sécurité du SI (confidentialité, disponibilité). 

La multiplication des sources de données

Comme évoqué dans la première partie de l’article, les sources de données se multiplient et deviennent surtout plus hétérogènes. Les établissements de soin doivent connecter de nombreuses applications internes et externes pour pouvoir adapter leurs processus de soins, de logistique (intendance : repas, blanchisserie… et distribution : médicaments, produits à usage unique…) ou encore de prise de décision. Or, les systèmes d’information existants, on l’a vu, peinent à gérer cette profusion d’informations. 

Autre point : pour tirer parti de cette richesse de données, il est primordial de pouvoir les consulter, les analyser et les traiter en temps réel. Là encore, les SIH actuels, non conçus pour cela à l’origine, doivent être enrichis ou modernisés. 

Pour arriver à tirer parti de la richesse de leurs données, les établissements peuvent s’appuyer sur des solutions d’IA externes. Les plus performantes d’entre elles permettent d’automatiser la collecte, le traitement et le stockage des data. Elles offrent une boîte à outils pour réaliser des analyses complexes destinées à identifier des tendances et faciliter des prises de décisions. L’impact sur les SIH en place se réduit à leur capacité à pouvoir importer ou exporter des données.

Mieux partager l’information dans les établissements de soins

Les enjeux de la numérisation des hôpitaux sont multiples : faciliter le partage d’informations entre les différents acteurs de la santé, favoriser le développement de la télémédecine, mais surtout améliorer la qualité de l’offre de soins. Il n’est en aucun cas question de remplacer les équipes soignantes, dont les effectifs sont taillés au cordeau, mais bien de leur faciliter le quotidien. 

Il est donc important de communiquer autour des avantages apportés par le digital, et plus particulièrement l’intelligence artificielle. Prenons un exemple concret : les hôpitaux déplorent parfois un manque de partage d’information entre services. En mettant à disposition des applications centralisées, consultables sur différents supports, la coopération sera facilitée. 

Cette meilleure circulation d’information améliore l’expérience patient et réduit la charge des soignants. Par exemple : pouvoir connaître le taux de disponibilité de lits dans un service depuis les urgences, faire circuler les informations patients entre les spécialistes… 

Des aides financières concrètes

Il n’est pas envisageable pour les établissements de soins de se passer des innovations digitales. La profusion de data, la cybersécurité, le besoin de partage d’information, l’évolution des pratiques digitales… sont autant de facteurs qui prônent pour l’accélération du développement du digital dans le secteur de la santé. 

C’est pourquoi le gouvernement incite les établissements de soins à se réinventer avec des aides concrètes comme celles du Ségur de la santé qui prévoit une enveloppe de 2 milliards d’euros d’investissements pour accélérer la numérisation des établissements de santé et médico-sociaux, dont 350 M€ fléchés vers le renforcement de la cybersécurité de ces structures. 

Des aides financières concrètes

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